Le malamute d’alaska, ou la locomotive des neiges.
Résumé à partir de la thèse de LES CHIENS NORDIQUES DE TRAINEAUX DE COURSES LONGUES DISTANCES : HISTOIRE ET EVOLUTION Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD – LYON I (Médecine – Pharmacie) et soutenue publiquement le 24 novembre 2016 pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire par BUGNARD Corail Née le 11 avril 1991 à Annecy.
Le malamute d’alaska
Le malamute d’Alaska est le plus ancien des chiens nordiques de traîneau. Utilisé par les chasseurs il y a plus de 4000 ans. Il est originaire du golfe de Kotzebue dans les hautes régions de l’ouest de l’Alaska. Là où vivaient les Esquimaux appelés Mahlemutes, “les hommes habitant l’endroit où il y a de grandes vagues”.
Ce peuple a sélectionné le malamute d’alaska pour sa puissance et ainsi tirer de lourdes charges sur de longues distances dans des conditions polaires extrêmes. Il leur était très utile pour aller vendre leur fourrure et chercher du ravitaillement en longeant les fleuves Kobuk et Noatak jusqu’au détroit du Kotzebue. Ainsi ils tiraient des traîneaux en hiver et des barges depuis les rives des fleuves en été. Mais ils en prenaient également soin et leur donnait à manger aussi souvent qu’ils le pouvaient. Les Mahlemiut étaient des chasseurs de caribous. Ces animaux quittèrent ce territoire peu de temps avant la ruée vers l’or. Ainsi ces hommes devinrent sans ressources.
Lors de la ruée vers l’or en 1898
Voyant l’utilité indéniable de ces chiens de traineau, les prospecteurs avaient besoin de chiens lourds, musclés et dont la fourrure résiste au gel. Certains ont importés des chiens de chez eux mais ils n’étaient pas aussi efficaces que les chiens originaires des villages Alaskans.
Lors de la conquête des pôles, c’était également la race principale utilisée par Frederik Cook et Robert Edwin Peary au pôle Nord et Roald Amundsen au pôle Sud.
Après la ruée vers l’or et l’essor des courses de chiens de traîneaux, ils ont peu à peu été délaissés car ils étaient trop lourds et pas assez rapides. Malgré des essais de croisements dont aucun ne fut vraiment concluant, la race faillit disparaitre.
Mais certaines personnes qui admiraient le malamute d’alaska ont tenté de la sauver en sélectionnant les chiens et ainsi choisir les croisements. On peut citer en particulier Eva Seeley et Arthur T. Walden, un célèbre explorateur, qui sont à l’origine de la lignée des Kotzebue. Ils ont découvert ces chiens chez Scotty Allan, pour qui cette race était sa préférée.
Ensuite ils les ont sélectionnés pour une expédition au pôle Sud pour l’amiral Byrd dans les années 1930. Le malamute d’alaska se fit connaître du grand public lors des jeux olympiques de Lake Placid en 1932 au cours desquels une démonstration de ces chiens de traîneaux eut lieu.
Cependant on ne les utilisent plus tellement pour les courses de traîneaux à chiens. En effet ce sont les plus lourds et les moins rapides. Ils ont malgré tout gardé le surnom de « locomotive des neiges » car ils sont capables de garder une allure régulière sur de longues distances.
Le malamute d’alaska les différentes lignées
Le malamute d’alaska ligné Kotzebue
En 1917, Arthur Walden croisa un de ses chiens Saint Bernard avec un chien de tête de l’amiral Peary pour donner naissance à des chiots de couleur jaune. Il en appela un Chinook, qui était grand, puissant et intelligent. Il voulut garder des chiens de ce type. Pour cela il croisa Chinook avec des femelles Bergers et entraîna ses chiens au traîneau.
En 1923, Eva Seeley avait besoin d’une « attraction » pour un carnaval qu’elle organisait et le chien de traîneau se révéla une bonne idée. Elle fit donc venir un attelage d’Arthur Walden et c’est comme cela que les deux firent connaissance.
En 1927, lorsque le pôle Sud était la destination à atteindre, Arthur Walden proposa ses chiens de traineau qui allaient par la suite accompagner l’amiral Byrd dans son expédition. Pendant qu’il partirait, Arthur Walden avait besoin de quelqu’un pour garder ses chiens et il choisit Eva. Pour l’expédition, il fallait des chiens supplémentaires qui furent choisis parmi les plus gros et imposant de l’élevage de Scotty Allan. Eva eut alors l’idée de créer cette race de Malamute d’Alsaka avec Rowdy of Nome, un chien de Scotty comme modèle. Ils acquirent également un chien du même type de la part de Leonhard Seppala, un mâle, car ce dernier ne pouvait pas garder des chiens trop massifs et donc trop lents pour ses courses.
Ce dernier chien fut croisé avec une femelle qu’Arthur avait donnée aux Seeleys avant son départ. Ce fut la première portée de malamute d’alaska de la lignée des Kotzebue. Grâce à cette naissance, Eva fit pression pour faire reconnaître le malamute d’alaska en tant que race à l’American Kennel Club, ce qui fut le cas en 1935.
Le malamute d’alaska lignée M’Loot
Pendant que les Seeleys formaient leur élevage de « Kotzebue », Georges Voelker, un bûcheron, formait un élevage de chiens « Malemutes » du type qu’il nomma « M’Loot ». Ils n’étaient pas tout à fait comme ceux des Seeleys. Ainsi ils étaient plus grands et plus lourds et il y avait plus de variété dans son élevage. Par contre il n’a pas cherché à inscrire ses chiens à l’AKC. Bien que de nombreux Malamute d’Alaska appartiennent à ce pedigree.
Le malmute d’alaska lignée Hinman ou Hinman-Irwin
Après la ruée vers l’or, de nombreux chiens, dont le malamute d’alaska, finirent comme chiens de compagnie et donc non destinés à la reproduction. Excepté les chiens de Dick Hinman et Dave Irwin qui étaient dans les plus imposants des Malamutes. C’est d’ailleurs parmi ces chiens que Robert Zoller trouva son bonheur car il trouvait la lignée « Kotzebue » trop petite. Ces chiens-là étaient présents lors de nombreuses expositions mais ne furent jamais reconnus par l’AKC. Le malamute d’alaska que l’on rencontre aujourd’hui est un croisement des 3 types.
Le malamute d’alaska reconnaissance de la race
Le premier alaskan malamute officiellement reconnu par l’American Kennel Club fut Rowdy of nome, appartenant à Eva Seeley en 1935, en même temps que fut créé l’AMCA (American Malamute Club of America). Les chiens reconnus appartenaient à la lignée Kotzebue. Puis après l’élargissement des règles, les lignées M’Loot et Hinman ont été inscrites également.
Mais soudainement, l’enregistrement est clos! Si bien que les Malamutes enregistrés aujourd’hui, remontent aux lignées datant de la fin des années 1940. Certains éleveurs ont réussi à préserver la race qui est apparue en Europe en 1960 et en France en 1975.
Caractéristiques
D’après la classification de la FCI, il appartient au groupe 5 des chiens de type Spitz et de type primitif. Elle le classe dans la section 1 des chiens nordiques de traîneau.
C’est le chien le plus imposant des 4 races de chiens nordiques de traîneau. C’est aussi le plus lourd, le plus grand et le plus large. Le corps est long et droit et la poitrine est profonde, large et musclée. Il possède une double fourrure et des os lourds lui assurant une puissance tout en gardant une démarche souple.
La queue est épaisse et revient sur le dos comme un panache. Il a la tête large, souvent blanche, avec une marque en forme de casquette sur le dessus ou un « masque » noir entourant les yeux. Les oreilles sont courtes, larges, triangulaires et dressées sur la tête. Les yeux sont marrons et la robe bicolore avec du blanc et du gris ou du noir. La truffe est noire, le museau légèrement aplati et les yeux en amande lui donnant un air de loup. Les pattes sont courtes et musclées et les pieds sont épais et massifs.
Il est calme et aime la compagnie. Il est très sociable. De ce fait ce n’est pas un bon chien de garde. Les mâles font entre 50 et 60 cm au garrot et pèsent 30 à 40 kilos. Les femelles mesurent entre 45 et 55 cm pour un poids d’environ 30 kilos. Étant donné sa corpulence, c’est un très mauvais chien pour les courses de traîneaux. Il est beaucoup plus à l’aise pour tirer des charges sur de longues distances mais à allure moyenne et régulière.
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